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Ce blog regroupe les informations, documentaires ou interviews sur le web qui m'ont marqués et ont aidé au contenu de l'oeuvre en cours de réalisation " Momentary Laps Of Reason" 2x3m (depuis 2020). Allant de la politique à la science, en passant par la gastronomie, l'alchimie et autres.
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jeudi 15 août 2024
Bibliothèque de Nag Hammadi
Écrits gnostiques: La bibliothèque de Nag Hammadi
Les textes gnostiques anciens n'étaient accessibles qu'à travers les citations des Pères de l'Église acharnés à les combattre, quand, en 1945, on découvrit à Nag Hammadi (Haute-Égypte) douze livres reliés en cuir et plusieurs feuillets d'un treizième : toute une bibliothèque gnostique sur papyrus, en traduction copte, qui procurait enfin la rédaction complète de plusieurs écrits discutés par les philosophes néoplatoniciens et les hérésiologues chrétiens, comme l'Évangile de vérité, attribué à Valentin, le Livre des secrets de Jean, ou le célèbre Évangile de Thomas.
La Pléiade propose la première traduction française intégrale de cette bibliothèque, complétée par les textes, en partie parallèles, du manuscrit de Berlin.
De genres très divers (apocalypses, évangiles et actes apocryphes, dialogues de révélation, homélies, rituels initiatiques, etc.), ces écrits relèvent de plusieurs courants. Polymorphe par essence, le gnosticisme n'a jamais constitué une religion institutionnelle.
Qu'est-ce que la gnose dont se réclament les gnostiques ? C'est le pouvoir pour l'homme de recouvrer ce qu'il y a en lui de divin. La voie qui mène à cette connaissance passe à la fois par la tradition authentique des grands ancêtres, gratifiés de révélations secrètes, et par l'intuition spirituelle de chacun.
Exploration de la conscience et quête des livres disparus sont les deux faces indissociables d'une même remontée vers l'être. Se connaître soi-même, c'est aussi bien connaître Dieu et le chemin de l'ascension, inverse de la déchéance d'ici-bas.
La disparition des communautés gnostiques n'a pas entraîné celle de l'idée même de gnose : au seuil du XXIe siècle, le rêve d'une connaissance totale et rédemptrice de la destinée humaine continue de hanter nos contemporains.
La bibliothèque de Nag Hammadi est un ensemble de douze codex de papyrus reliés en cuir, et partie d'un treizième (un traité en huit folios), du milieu du IVe siècle. Retrouvés en Égypte en 1945 sur le site archéologique de Jabal al-Tarif à proximité du village de Hamrah Dawm situé à environ cinq kilomètres au nord de la ville de Nag Hammadi au nord-ouest de Louxor par deux paysans égyptiens, ils sont désormais conservés au musée copte du Caire.
Ces codex (les plus anciens connus) contiennent une cinquantaine de traités en copte, traductions de textes écrits initialement en grec ancien. Ils datent vraisemblablement du IIe au IIIe siècle. La majorité sont des écrits dits gnostiques, mais on trouve également trois textes de la tradition hermétique, dans la lignée du Corpus Hermeticum, et une traduction partielle de La République de Platon. La plupart de ces textes n'étaient pas connus par ailleurs, ou seulement de façon fragmentaire.
Le plus célèbre est sans doute l'Évangile selon Thomas, dont la bibliothèque de Nag Hammadi contient le seul exemplaire complet.
Découverte
Pour Christoph Markschies, l'histoire de la découverte de la bibliothèque de Nag Hammadi est « aussi fascinante que son contenu même ». En décembre 1945, deux frères égyptiens découvrent plusieurs papyrus dans une grande jarre de terre cuite tandis qu'ils creusent le sol à la recherche de nitrates pour fertiliser leurs terres, dans des grottes à proximité du village de Hamrah Dawm, en Haute-Égypte, à une dizaine de kilomètres de la ville de Nag Hammadi. Ils ne révèlent pas immédiatement cette découverte, espérant faire fortune en vendant les manuscrits petit à petit, mais aussi pour ne pas attirer l'attention. Leur mère aurait brûlé au moins un des codex (dont personne de la famille ne savait lire les caractères grecs) pour en faire usage de chauffage (ouredoutant les « effets dangereux, les énergies négatives » de ces écrits?)
En 1946, pris dans une vendetta familiale, les deux frères confient les manuscrits à un prêtre copte dont le beau-frère vend un codex (aujourd'hui numéroté Codex III) au Musée copte du Caire. Le jeune historien des religions français Jean Doresse, alors expert au musée, mesure l'importance de la découverte et en fait état dans une première publication en 1948 avec Henri-Charles Puech. Entre-temps, un autre codex avait été vendu séparément, au Caire, à un antiquaire belge. Ce dernier, après avoir tenté en vain de le vendre à New York et à Paris, fait finalement affaire avec l'institut Carl Gustav Jung, par l'intermédiaire de Gilles Quispel. Le manuscrit (codex I) était destiné à être offert au célèbre psychanalyste, il est donc connu aussi sous le nom de Codex Jung. La mort de Jung en 1961 entraîne un désaccord sur la propriété du « Manuscrit Jung », ce qui retarde jusqu'en 1975 la remise de ce document au musée copte du Caire, alors qu'une première édition du texte avait déjà paru.
Les années suivantes, plusieurs autres pièces sont vendues par le prêtre à un antiquaire chypriote du Caire (qui?). Une partie est confisquée par le Département des Antiquités, de crainte qu'elles ne quittent le territoire. Après la prise de pouvoir de Nasser en 1956, ces textes, confiés au musée copte, sont déclarés biens nationaux.
Malgré toutes ces vicissitudes (Succession d'événements bons ou mauvais, et, en particulier, ensemble des événements malheureux qui affectent l'existence humaine), l'ensemble désormais réuni au musée copte représente onze livres complets ainsi que des fragments de deux autres, « correspondant à plus de 1 000 pages d'écriture ».
Éditions et traductions
Le premier papyrus édité est le Codex Jung, traduit partiellement en 1956 dans un opuscule publié au Caire. Une édition complète en fac-similé est prévue, mais en raison des difficultés politiques en Égypte, le projet prend beaucoup de retard. La situation ne se débloque qu'en 1966, année du Colloque international sur les origines du gnosticisme à Messine (Italie), destiné à permettre aux universitaires d'aboutir à un consensus sur la définition du gnosticisme. Dans le cadre de ce congrès, James M. Robinson, expert en sciences religieuses, réunit un groupe d'éditeurs et de traducteurs chargés de publier une édition bilingue copte / anglais des manuscrits de Nag Hammadi, en collaboration avec l'Institute for Antiquity and Christianityde Claremont (Californie). Robinson est désigné comme secrétaire du Comité international pour les manuscrits de Nag Hammadi, fondé en 1970 par l'Unesco et le ministère égyptien de la Culture : cette situation lui donne toute facilité pour superviser le projet.
Entre-temps, une édition en fac-similé des manuscrits paraît entre 1972 et 1977 (avec d'importants compléments en 1979 puis en 1984), publiée par E. J. Brill sous le titre de The Facsimile Edition of the Nag Hammadi Codices, rendant ainsi disponible à tous l'ensemble des documents.
En même temps, une équipe d'universitaires allemands (le projet était né dans l'ex-RDA), composée d'Alexander Böhlig et Martin Krause, ainsi que des spécialistes du Nouveau Testament, Gesine Schenke, Hans-Martin Schenke et Hans-Gebhard Bethge, prépare une traduction des textes en allemand. Cette édition complète paraît en 2001 sous l'égide de l'université Humboldt de Berlin.
La traduction de James M. Robinson commence à paraître en 1977, sous le nom de The Nag Hammadi Library in English, en coédition entre E. J. Brill et Harper & Row. Cette publication en un seul volume constitue, selon Robinson lui-même, « la fin d'une étape dans la recherche universitaire sur Nag Hammadi, et le début d'une autre. Deux éditions brochées suivent en 1981 et en 1984, respectivement chez Brill et chez Harper. Cette édition marque la fin de la dispersion des manuscrits de Nag Hammadi et sa diffusion complète. Les manuscrits sont désormais accessibles à tous dans différentes langues.
Une nouvelle édition en anglais est publiée en 1987 par l'universitaire Bentley Layton (en) (Université Harvard) sous le titre The Gnostic Scriptures: A New Translation with Annotations, chez Doubleday & Co. Le volume comprend de nouvelles traductions des manuscrits de Nag Hammadi, mais aussi des extraits d'auteurs hérésiarques et d'autres textes gnostiques. Il reste, avec The Nag Hammadi Library in English, un des témoins les plus accessibles de la bibliothèque de Nag Hammadi, avec de bonnes introductions historiques sur les différents groupes gnostiques, un appareil de notes importants, tant sur le texte que sur la traduction, et enfin une bonne vision de l'ensemble des textes en mouvements clairement définis.
Depuis 1977, l'Université Laval travaille à une édition en français de ces textes sous la direction de Louis Painchaud. L'équipe de traduction publie ses travaux dans une collection destinée aux savants, la bibliothèque copte de Nag Hammadi. L'édition de la Bibliothèque de la Pléiade, chez Gallimard, reprend ces traductions en un seul volume sous la direction de Jean-Pierre Mahé et Paul-Hubert Poirier, et rend enfin ces textes accessibles au public francophone sous le titre : Écrits gnostiques, en 1820 pages.
Origines de la bibliothèque
On estime qu'il s'agissait vraisemblablement de documents provenant de la bibliothèque du monastère de saint Pacôme cachés là à la fin du IVe siècle, après l'interdiction de la littérature gnostique par Athanase d'Alexandrie et par les décrets de l'empereur Théodose Ier8.
Signification et contenu
Le thème de la Révélation revient fréquemment : entre la Résurrection et l’Ascension, Jésus apparaît à ses disciples, soit avec l’un d’entre eux, soit devant tous, et leur délivre un enseignement ésotérique qui doit rester secret pour le reste de la communauté. Un rôle particulier est dévolu à la disciple Marie Madeleine. Le point de départ de la Révélation est l’apparition du ressuscité (Marc 16, 9-20 ; Matthieu 28, 16-20 ; Luc 24, 36-53 et Actes des Apôtres 1, 1-14). D’après les apôtres, le Christ ressuscité s’entretient durant quarante jours avec ses disciples sur le Royaume de Dieu. Quelques textes de Nag Hammadi font mention des paroles du ressuscité. De tels propos (avec Marie-Madeleine et deux autres disciples qui ne sont pas nommés) sont évoqués dans le texte de Marc.
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